
Ile de Fuerteventura : étape aux Canaries
Jeudi 27 Septembre 2018 : Départ à 8h de Playa Blanca (Lanzarote) pour une halte plus au Sud, à Gran Tarajal, sur la côte Est de l’île de Fuerteventura.
Fabien :
C’est mon tour, à moi l’Afrique Noire et l’Atlantique. D’abord une petite navigation de 45 nautiques (90 km environ) pour me mettre en jambes. Le vent est faible et changeant, je stresse parce que je n’arrive pas à régler correctement le régulateur d’allure. Le moteur finit tout de même par démarrer mais il cale au bout d’une heure et ne redémarre plus malgré plusieurs démontages, nettoyages et changements de bougie ! Je stresse de plus en plus. Le vent tombe encore puis revient en rafales et là, je panique, je perds mes moyens en essayant de prendre rapidement un ris…
Journée dense de 10h de navigation : au départ 12 puis 15 nœuds de vent, ensuite pétole pendant 3h, puis 18 à 20 nœuds, et 6 nœuds pour finir.
Arrivée à la nuit tombée.
Durant la nuit, le vent du Nord se met à l’Est, d’où le mouillage n’est plus assez abrité et l’équipage passe une nuit mouvementée.
Vendredi 28 : Le village de Gran Tarajal est plein de fresques sur les maisons. C’est moins touristique que Playa Blanca (Lanzarote) et donc un peu plus authentique. Frère Abel et Fabien passent la journée à essayer de démarrer le moteur qui fait des siennes depuis quelque temps, à ranger et nettoyer le bateau, et sécher l’annexe.
Vers 14h, le vent forcissant (20 nœuds avec rafales à 25-28), Sterenn et son équipage changent de mouillage, toujours sans moteur. Après avoir fait tout le tour du cadran, le vent se remet au Nord et le calme revient.
Dimanche 30 Septembre : Départ à 9h françaises pour la Mauritanie. Tout va bien à bord.
Fabien, entre les Canaries et la Mauritanie :
Latitude 26° 03′ Nord – Longitude 16° 34′ Ouest
Histoire de manilles et de manies…
Le capitaine est à la barre. Il propose de remplacer une manille de la ligne de vie, dans le cockpit : elle est en galva, trop grosse, tape contre le bois du plat-bord et rouille. Je pars vers la couchette avant du bateau et déplace une bonne partie du matériel pour atteindre la caisse d’accastillage. Je trouve une manille, je remets le matériel en place, remonte dans le cockpit et je remplace la manille.
Comme je n’avais rien vu, (étant en apprentissage du métier de chef de bord, c’est moi qui aurais dû voir que cette manille était à remplacer), le capitaine me dit : « la manille de la balancine serait à changer aussi, mais cela peut être fait demain ».
Là, je me questionne : « Qu’est-ce que je fais ? Est-ce un test ? »
Alors me voilà reparti vers la couchette avant, je re-déplace tout le matériel. Je mets la main sur la caisse d’accastillage, je trouve la manille qui va bien et je remets le matériel en place.
Arrivé à l’arrière de la bôme, je me dis qu’il me faudrait peut-être un démanilleur. Effectivement, le manillon est trop serré. Je repars donc chercher le démanilleur qui heureusement est dans mon équipet, je reviens et commence l’opération. Je défais l’ancienne manille et suis prêt à mettre la nouvelle quand… stressé, le manillon m’échappe… et tombe à l’eau !
Et si au lieu de la manille, la prochaine fois, c’était le bonhomme qui tombait à l’eau ?
Je me sens vraiment comme un cornichon : un maladroit, pas content de lui ! Et je retourne vers la couchette avant pour de nouveau tout déplacer et trouver une autre manille.
Sur ce petit bateau, je suis face à moi-même et je réalise qu’à chaque fois que l’émotion monte, je la bloque en me réfugiant derrières mes manies : je me précipite, j’agis sans réfléchir et là je fais n’importe quoi.