Frère Eric et moi arrivons en Guadeloupe le jeudi 5 mars 2020.

Après la mise à l’eau de Sterenn, le 6 mars, nous aidons au mieux l’équipe des travailleurs, en participant au mâtage, en faisant des courses et préparant les repas des mercredi et jeudi.

Journée de détente le mardi 10 mars : accompagnés de frère Abel et de Stéphane, nous visitons la rhumerie Reimonenq à Sainte-Rose avec son musée du rhum, sa galerie des plus beaux insectes du monde (2e collection après celle du British Muséum), une exposition sur les grands voiliers (maquettes réalisées par José Ramar de l’île Maurice ; un vieux souvenir pour frère Abel qui avait rencontré cet homme il y a 40 ans, à Curepipe, à l’île Maurice, et à qui il avait fait réaliser une maquette de brick négrier, seul modèle manquant à la collection Reimonenq …), ainsi qu’une petite galerie consacrée aux métiers d’antan et aux costumes traditionnels de la Guadeloupe, puis nous terminons la visite par une incontournable et superbe dégustation…​

Musée Reimonenq

Après le départ de frère Abel et de Stéphane pour la Dominique, Fabien part de son côté prendre l’air et visiter une amie sur Grande-Terre pendant plusieurs jours.

Grande Terre - Pointe des Châteaux

Vendredi 13, frère Eric et moi, partons également pour Grande-Terre, au Moule, où nous découvrons le superbe musée d’archéologie amérindienne Edgar Clerc. Ensuite, nous dégustons un colombo de cabri avec un délicieux gratin de “bananes poyo” (une des spécialités du pays).

Fabien nous a conseillé de voir l’Anse Sainte-Marguerite, lieu d’un cimetière où les esclaves ont été enterrés à partir de la seconde moitié du 18ème siècle, jusqu’au milieu du 19ème, sur la côte Est de Grande-Terre, entre Le Moule et la Pointe des Châteaux. Lieu fort et important pour les Guadeloupéens qui viennent à cet endroit pour réfléchir à cette terrible infâmie.

Frère Eric et moi continuons notre découverte de Grande-Terre en nous dirigeant sur Saint-François, à la Pointe des Châteaux, paysage qui nous rappelle certains coins de Bretagne quand il fait beau chez nous.

Nous décidons également d’emprunter les petits axes de Saint-François à Morne-à-l’Eau qui nous permettent de découvrir la Guadeloupe intérieure.

A Morne-à-l’Eau, nous découvrons, aux couleurs chaudes du soleil couchant, le cimetière classé qui donne l’impression d’un jeu de dames avec ses tombes et mausolées carrelés de noir et de blanc.

Cimetière de Morne à l'Eau

Samedi 14, nous décidons de partir à Basse-Terre, capitale de la Guadeloupe historique, pour aller au marché où se côtoient marchands de bijoux, marchands de fruits et de légumes, etc.

Ensuite, nous partons à Matouba sur les flancs du massif de la Soufrière pour nous retrouver dans la nature face à de beaux cours d’eau qui descendent du volcan, notamment la Rivière Rouge.

Dimanche 15 mars, nous entendons parler depuis plusieurs jours du Covid-19 et du confinement annoncé. Nous partons pour Pointe-à-Pitre découvrir le monumental musée Mémorial ACTe (lieu de mémoire dédié à l’esclavage) où sont déjà appliquées les mesures sanitaires pour se protéger du virus.

Lundi 16, nous recevons 3 coups de fil alarmants, annonçant le confinement pour le lendemain mardi midi ; nous en profitons pour faire quelques provisions et un peu de rhum, on ne sait jamais…

Mardi 17, nous partons très tôt le matin, découvrir une chute du Carbet, haut lieu touristique (toujours saturé de visiteurs). Grâce au confinement prévu, nous étions seuls en pleine nature, devant cette splendide cascade éclairée par les rayons du soleil levant qui dessinaient un arc en ciel sur l’eau, superbe, un beau moment contemplatif.

Ensuite, frère Eric, Fabien et moi restons confinés à Petit-Bourg sans bouger de la location pendant une semaine.

Le lundi 23, j’accompagne frère Eric, à l’aéroport, qui quitte la Guadeloupe, comme prévu, le lundi 23 mars et qui a réussi à rentrer sans encombre en Bretagne.